Cathie Barreau
La littérature est le plus grand réservoir de cet acte-là :
le retour impossible
Anne Dufourmantelle
Rivière sans retour
Rivière sans retour est un film de Otto Preminger, tourné en 1954 au Canada dans les Rocheuses, province Alberta.
En 1954, Abel, mon père, vit au Canada. Il travaille à Uranium city, au bord du lac Athabasca dans la Saskatchewan, là où vivent les indiens Dene et Cree. Il a une adresse officielle et son compte en banque à Edmonton, en Alberta. Quelques mois plus tôt, il avait quitté le Québec et Montréal, où il travaillait ; il était rentré en Vendée. Puis, il était reparti sur le Liberty du Havre vers New York pour le Canada de l’Ouest.
Il ne donne plus de nouvelles à Claire, la jeune fille avec qui il correspondait durant son premier séjour au Québec dans les années 1951 et 52 et qu’il avait rencontrée fin 1953 en Vendée lors de ce retour provisoire. Elle voyage de la Vendée aux Alpes, à Venosc où elle apprend à faire du ski. Tous deux sont dans la neige.
Abel la retrouve en France et l’épouse en 1956. Il ne retournera jamais au Canada.
Des années plus tard, depuis mon berceau, j’entends le disque de Marylin Monroe, « River of no return », j’entends mon père murmurer, wailaree, sometimes it’s peaceful, sometimes wild and free… je l’entends parler du lac Athabasca, de Prince Albert, de Winnipeg, d’Edmonton, des Rocheuses, mais aussi de Montréal, de la rue Saint Denis… toute une ribambelle de noms qui font mythologie et qui peuplent mon esprit d’enfant.
Cathie Barreau
Je vais dans la forêt
ni pour courir
ni pour ramasser des champignons
ni pour écouter la respiration de la nature
J’y vais
pour poser des questions
Jila Mossaed
Actualités
Travaux d’automne : préparations des publications pour le printemps 2025 ; Écrire à l’estime avec une postface d’Arno Bertina aux éditions La Fontaine vieille ; édition poche de la Lettre de Natalia chez Quidam ; texte dans l’anthologie Exils, éditions des femmes, Antoinette Fouque ; et voyages en Occitanie et à Paris.
Le 27 août, à la librairie-café, La Cafetière, Aurignac, Haute-Garonne, dialogue entre Salma Kojok et Cathie Barreau, organisé par les éditions La fontaine vieille.
Article sur L’Oiseau blanc dans L’Orient littéraire du 2 novembre 2023, signé Salma Kojok. Article dans le Matricule des Anges, avril 2023.
Biographie synthétique de Cathie Barreau
Auteure de romans, nouvelles et poésie.
Fondatrice et directrice de 1994 à 2008 de la Maison Gueffier au sein de la scène nationale de La Roche sur Yon, lieu de résidence d’écrivains et d’ateliers de lecture-écriture, elle a créé la Maison Julien Gracq à Saint Florent le Vieil – lieu de francophonie et de résidences artistiques – qu’elle a dirigée de 2011 à 2017.
Ses recherches s’orientent vers le processus d’écriture et de création, les liens entre écrits scientifiques et écrits littéraires, les langues françaises dans le monde, la langue comme un vécu intime et comme fondement de notre humanité.
Auteure d’une recherche sur les ateliers d’écriture (De l’écrit figé aux signes déliés) au CCB de l’université de Rennes 2, elle assure des ateliers d’écriture depuis 1990 et elle a mis en place plusieurs formations à l’animation en France et à l’étranger. Elle a contribué au groupe de recherche sur Histoire de vie et écriture en sociologie clinique grâce à Marijo Coulon de 2002 à 2007. Elle est membre du Parlement des écrivaines francophones.
Bibliographie
quelques auteurs et autrices vivants favoris :
Gil Adamson, Serge Airoldi, Rick Bass, Arno Bertina, Sandrine Collette, Patrick Deville, Christian Doumet, Jean-Pascal Dubost, Albane Gellé, Jean-Paul Goux, Luce Guilbaud, Craig Johnson, Salma Kojok, Philippe Longchamp, Charif Majdalani, Céline Minard, Pascal Quignard, Emmanuel Ruben, Joy Sorman, Jean-Loup Trassard…
quelques-uns et unes du passé
Etel Adnan, Isabelle Eberhardt, Martha Guellhorn, Pierre Loti, Katherine Mansfield, Henri Michaux, John Muir, Georges Perros, Arthur Rimbaud, George Sand, Marina Tsvetaïeva, Virginia Woolf…